Adieu à Benoît XVI, le Pape de la paix liturgique

Adieu à Benoît XVI, le Pape de la paix liturgique

Illustration : le futur Benoît XVI célébrant la messe selon la liturgie traditionnelle à l’Abbaye Sainte Madeleine du Barroux le 24 septembre 1995 (©Abbaye Sainte Madeleine du Barroux)

Le Saint Père Benoît XVI est entré dans la vie le 31 décembre 2022, fête de Saint Sylvestre, le premier Pape de la paix de l’Eglise, élu en 314. Ses obsèques ont été célébrées le 5 janvier 2023, fête de Saint Thélésphore, 7ème successeur de Saint Pierre, Pape et martyr en 136. La vie et l’œuvre de Benoît XVI s’inscrivent dans la continuité de celles de ces deux prédécesseurs.

Saint Télésphore fut un Pape liturgiste : on lui doit l’introduction du Gloria dans le chant de la messe et la célébration de la nativité à minuit dans la nuit de Noël. Comme lui, Benoît XVI fut un défenseur de la liturgie. On lui doit en particulier le Motu Proprio Summorum Pontificum du 7 juillet 2007, par lequel il décida que le Missel romain promulgué par saint Pie V et réédité par Saint Jean XXIII devait être considéré comme l’expression extraordinaire de la ‘lex orandi’ de l’Église, et être honoré en raison de son usage vénérable et antique Le Missel romain promulgué par Paul VI est l’expression ordinaire de la ‘lex orandi’ de l’Église catholique de rite latin. Ces deux expressions de la ‘lex orandi’ de l‘Église n’induisent aucune division de la ‘lex credendi’ : ce sont en effet deux mises en œuvre de l’unique rite romain.

Cette œuvre en faveur de la paix liturgique sera suivie le 21 janvier 2009 par la levée de l’excommunication des quatre évêques de la Fraternité Saint Pie X sacrés par Monseigneur Lefebvre sans mandat pontifical en juillet 1988, et frappés en conséquence de la peine d’excommunication latae sententiae.

Benoît XVI fut aussi un inlassable défenseur de l’adoration eucharistique et de la dimension sacrificielle de la messe, à laquelle il consacra en février 2007 l’exhortation apostolique Sacramentum Caritatis, rappelant qu’en « instituant le sacrement de l’Eucharistie, Jésus anticipe et intègre le Sacrifice de la croix et la victoire de la résurrection. ». Dans ce document magistériel, Benoît XVI rappelle aussi la primauté de la langue latine dans les célébrations liturgiques et l’importance du chant grégorien.

Saint Sylvestre fut un Pape défenseur de la foi : il approuva les décrets du Concile de Nicée en 325 sur le Christ Fils de Dieu contre l’hérétique Arius et fut le premier confesseur de la foi non martyr à être canonisé. Comme lui, Benoît XVI mit toute sa science théologique au service de la foi au Christ Fils de Dieu. Il travailla inlassablement à faire connaître Jésus Christ. Il proclama Sainte Hildegarde de Bingen et Saint Jean de la Croix Docteurs de l’Église, consacra les prêtres du monde entier au Cœur Immaculé de Marie à Fatima en 2010, et institua 2012 « Année de la foi » un an avant sa renonciation.

Élevé au plus haut rang dans l’église catholique en 2005, il choisit en 2013 de se retirer dans une vie de prière au sein d’un humble monastère au cœur de la Cité du Vatican, manifestant par-là la supériorité que la prière avait à ses yeux sur toute les autres formes d’apostolat.

Il nous laisse trois encycliques et quatre exhortations apostoliques, mais aussi vingt livres publiés en français pendant son pontificat, dont un triptyque magistral consacré à Jésus de Nazareth publié en 2007, 2011 et 2012, ainsi que trente livres publiés en français avant son élection et plusieurs livres d’entretiens publiés après sa renonciation.

Prions pour le repos de l’âme de Benoît XVI, qui, du nazisme au marxisme, affronta pendant sa vie les plus graves erreurs doctrinales contre la foi, condamnant la « nouvelle théologie » de Hans Küng et Edward Schillebeeckx et la « théologie de la libération » de Leonardo Boff et Jon Sobrino. Il dénonça la promotion de l’avortement et celle du mariage homosexuel. Il combattit dans l’église les abus financiers et les abus sexuels. Le 19 mars 2010, il avait publié une bouleversante Lettre Apostolique aux catholiques d’Irlande, dans laquelle il prescrivait, en réparation des abus sexuels commis par des membres du clergé, une pénitence d’un an par le jeûne et la prière tous les vendredi, avec le recours à la confession et à l’adoration eucharistique partout dans le pays. Qu’il plaise à Dieu de le faire accéder à Sa gloire, et que, du haut du ciel, Benoît XVI puisse continuer à intercéder pour l’église et pour le monde comme il le fit durant dix ans au sein du Monastère Mater Ecclesiae.

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