Traditionis Custodes peut-il supprimer 10% des catholiques pratiquants en France d’un trait de plume ?

Il y a en France environ 260 lieux de culte où la liturgie est régulièrement célébrée dans la forme extraordinaire, pour moitié par des prêtres diocésains, pour moitié par des prêtres des instituts et communautés de droit pontifical « Ecclesia Dei ». Tous les diocèses de France sauf trois accueillent au moins une célébration dans la forme extraordinaire, dont près de la moitié dans des paroisses. Dans certaines églises, il est fréquent que deux messes soient célébrées chaque dimanche et jour de fête, et ce nombre monte parfois jusqu’à cinq célébrations.

Les fidèles qui bénéficient en France des bienfaits de cette liturgie de manière régulière sont environ 120.000, soit 10% des « catholiques pratiquants ». Toutefois, la mesure de la pratique étant fondée sur l’assistance à la messe « au moins une fois par mois », la proportion des fidèles attachés à la liturgie traditionnelle représente plus vraisemblablement 25% des pratiquants de chaque dimanche. L’assistance à la messe ne résume pas toutes leurs pratiques : il faut aussi compter avec la célébration des baptêmes, des confirmations, des mariages ou des obsèques. Le catéchisme traditionnel, dans les communautés ou par correspondance, concerne plus de 70.000 familles.

Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que les maisons de formation des prêtres attachés la forme extraordinaire soient en plein essor. En 2020, les séminaristes français ordonnés prêtres pour la forme extraordinaire représentaient 11% du total des ordinations en vue d’un ministère pastoral dans les diocèses (9 ordinations sur 81 en France en 2020).

Au-delà des chiffres, c’est une pastorale ouverte à tous qui accompagne la vitalité de ces communautés : recollections, pèlerinages, mouvements de spiritualité pour les couples, les enfants, les familles, patronages pour les jeunes, groupes scouts, formation pour adultes, accueil et soin des pauvres, évangélisation de rue, création d’écoles privées hors contrat ont accompagné en France la redécouverte de la liturgie traditionnelle depuis 1988. Les fidèles qui bénéficient de ces œuvres sont pour une grande part des pratiquants de la forme ordinaire, qui trouvent là un accueil et une spiritualité proposée sans exclusive.

Serait-il réellement envisageable d’appliquer à un aussi grand nombre de fidèles la punition collective que représente pour eux Traditionis Custodes ?

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